Le prix du blé s’envole, celui de nos caddies avec
- Cécile HENNEQUIN-PAVAGEAU
- 24 juin 2022
- 2 min de lecture
Dernière mise à jour : 4 sept. 2023
Les évènements géopolitiques et climatiques de ces derniers mois, à l’origine de la hausse du cours du blé, provoquent une grande inquiétude dans le monde. Les pays occidentaux connaissent une baisse du pouvoir d’achat qui ne cesse de s’aggraver tandis que les pays en développement, dépendants des exportations de céréales et d’engrais russes et ukrainiens, souffrent d’une insécurité alimentaire qui atteint des sommets.
C’est la première fois depuis 4 ans que la production mondiale de blé serait en baisse alors que le commerce mondial de blé atteint un niveau record. Les stocks se retrouveraient au plus bas niveau depuis 6 ans.

La guerre en Ukraine a marqué un grand coup d’arrêt dans la production de blé et dans son exportation. Avant l’invasion, l’Ukraine était en passe de devenir le 3ème exportateur mondial de blé. Aujourd’hui, la production de blé est amputée d’un tiers par rapport à l’an dernier avec une baisse de 11,5 millions de tonnes et des exportations divisées par deux alors que le pays dispose d’amples réserves de nourriture.
L’Inde, quant à elle, fait face à une canicule record depuis le mois de mars, et a donc décidé d’instaurer des mesures visant à limiter les exportations de blé afin d’assurer sa sécurité alimentaire interne. Comme partout ailleurs, les fortes chaleurs font craindre une chute importante de la production. Or, le pays est le deuxième producteur de blé au monde. Peuplée de plus d’un milliard d’habitants, l’Inde a fait le choix d’anticiper cette baisse de la production et d’assurer l’alimentation de sa population en autorisant les exportations seulement sous certaines conditions. Cette décision renforce les craintes pour l’approvisionnement mondial en céréales déjà en difficulté depuis le début de l’invasion russe en Ukraine.
La sécheresse qui sévit sur l’hexagone depuis quelques semaines n’améliore pas la situation, une sécheresse qui n’était pas attendue avant mi-juin au regard des années précédentes. Les nappes phréatiques sont en déficit de 20% alors que cette période sert normalement à les recharger. Les producteurs entament donc l’été sans réserve d’eau. Il est encore difficile de connaître l’ampleur de la baisse de la production mais Christiane Lambert, présidente de la FNSEA, estime des pertes de rendement de 20 à 30%.
La France n’est pas le seul pays à souffrir de cette vague de chaleur. Les États-Unis connaissent le même phénomène dans certaines régions, compromettant les prévisions de production.

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